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robert frank

vendredi 4 septembre 2009

UNE CHANSON : INSTANT STREET (dEUS)


Cette chanson a dix ans. Étrange pouvoir que possède se titre du groupe d'Anvers dEUS. C'est une balade mélancolique acoustique,bruitiste,nonchalante comme le groupe en a le secret. L'intérêt de cette chanson réside dans la place qu'elle vient prendre dans vos cellules nerveuses, rares sont les chansons qui viennent s'imprimer dans votre esprit pour toutes une journée sans la capacité toutefois que vous ayez à la fredonner à tu-tête dans la voiture. Le turnaround cacophonique de fin y est sans doute pour beaucoup. Chanson à la structure complexe à l'image de la photo qui ornait le dos du CD 2 titre quand je l'ai acheté (un sous vêtement féminin en lambeau entourant un morceau minéral comme surgit de décombres). J'ai choisi ce titre comme bande son du moment sur ce blog (cliquer sur clip audio en visitant mon profil !) .
Willy DeVille (27/08/1953 - 06/08/2009)
IL Y A DEUX JOURS J'APPRENAIS AVEC RETARD ET SURPRISE QUE WILLY DEVILLE C'EST ETEINT A 56ANS EMPORTE PAR UN CANCER DU PANCREAS. VOILA UN LOOSER MAGNIFIQUE DE MOINS EN CE MONDE ET IL ME MANQUERA ENCORE QUELQU'UN. CETTE NUIT JE RE-ECOUTE "LE CHAT BLEUE" & "CABRETTA".

MES DISQUES A MOI J'EN PARLE.

-PASSIONS PRIVEES- J.L. Bergheaud dit "Murat"
ALBUM - editions Scarlett Production
(C) 1984 Pathé Marconi/EMI

En ce temps là les répétitions avait lieu chez les parents de SEB le « leader » auto proclamé. De toutes façon c'était lui qui avait la batterie et puis sa chambre tenait tout un étage de la baraque. L'immense union jack dont nous jalousions le propriétaire tapissait un pan entier du mur derrière la batterie flambante neuve. « Y faut sonner comme se disque, le batteur est trop bon » décréta SEB. Après réflexion Jean-Marc nous rejoint avec son harmonica car son DX-7 Yamaha trop précieux et surtout trop difficile a programmer ne pouvait faire partie de l'aventure. Ma copie Gibson Les Paul noire de sept kilos autour du coup j'en menais pas largue pour notre premier rendez vous. « Putain mais tu joue sans médiator ??? attend c'est pas de la musique classique qu'on va jouer !!! ». Entre mes doigts alors une pièce de dix francs (la plus épaisse, couleur bronze) pour faire office -On y va ??? - Attend on va s'enregistrer j'ai une cassette – Le combi ampli-k7 « made in China » avec lequel on pouvait capter radio Luxembourg quand ont monté trop le master, immortalisera l'instant – Allez vas y !!! et un! Deux!! TROIS!!! - But de l'exercice pour moi faire sonner au moins trois cordes en même temps avec pédale de disto potard sur 10. Rythmique sous influence . Jean- Marc attend un pont pour placer le riff d'harmo. Son énorme, l'ensemble branle un peu mais chacun a au moins l'attitude du disque en référence. Trois minutes … «Attends que la crinière pousse au lionceau, le sexe imaginaire dans le cerveau... » Pauvre Johnny Frenchman ! Larsen ,break, dernier roulement et coup de caisse claire - Fin .SEB me bouscule et se jette sur le bouton stop du combi. Silence . Écoute. « Putain Yeah !!! sa y est ! ON EST UN GROUPE c'est bon !!!» Tapes dans le dos – Congratulations idiotes de circonstances . Des années plus tard de gras et gros con, français menacés par le fisc et leurs maitresses, stupide et respectueux de leurs institutions, avide de culture, à la pauvre vie dénuée d'intérêt viennent me parler de Jean louis MURAT. Assemblée de connard en formation de combat sur la musique martiale du rock'n'roll (bande de nul !!) viennent critiquer le romantique auvergnat. Il y a tant de cadavres des années 80 mis en terre dans le fond de mon jardin que le macabé Étienne Daho fertilise à lui seul tout mes hortensias Jean louis Murat ? « Non rien à regretter merde!!! » Alors où vous l'installez votre ego démeusuré de collabo à la solde de l'americana consensuelle ? Répondez ? Murat qui n'est pas du bon coté de l'océan lui le sait.

mardi 1 septembre 2009

si on prend ...

Sculpture de Stanko Kristic à Cordes sur ciel (81)









si on prend ce qu'on peut voir -
les machines qui nous rendent fous,
ceux qu'on aime qu'on finit par haïr ;
ce poisson au marché
qui contemple nos esprits ;
les fleurs qui pourrissent, les mouches prises dans les toiles ;
les émeutes, les rugissements des lions en cage,
les clowns amoureux des dollars,
les nations qui déplacent les gens comme des pions ;
les voleurs le jour avec de belles
femmes la nuit et de beaux vin ;
les prisons surpeuplées,
les chômeurs ordinaires,
l'herbe roussie, les petits incendies ;
les hommes assez âgés pour aimer la tombe.

Ces choses, et d'autres, par leur nature
montrent la vie en équilibre sur un axe pourri.

Mais elles nous laissent un peu de musique
et un spectacle corsé dans un coin,
une bouteille de sctoch, une cravate bleue,
un mince recueil de poèmes de Rimbaud,
un cheval qui galope comme si le diable lui tordait la queue
sur la prairie et qui hurle, puis,
aime de nouveau comme un tramway qui tourne le coin à l'heure,
la ville qui attend,
le vin et les fleurs,
l'eau qui marche sur le lac
et l'été et l'hiver et l'été et l'été
et l'hiver de nouveau.

Charles Bukowski (in "Avec les damnés")